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Les vers inspirés par la nature: les plumes de l’Alentejo

Le Portugal, un petit pays de la taille du Maine, compte dix millions d’habitants. Remontant au 12e siècle, la longue histoire de cette nation a été influencée par la culture des civilisations grecque, romaine et arabe. 

Pendant la Renaissance, Évora s’est affirmée comme la capitale de la culture. Le commerce extérieur florissant a permis alors à la nation de prospérer. La dernière dynastie des rois portugais a érigé une université à Évora. Siège de la maison ducale, puis royale, Vila Viçosa a aussi été un pôle littéraire. La littérature portugaise est à la fois vaste et variée. Les œuvres des poètes de l’Alentejo sont intimement liées à cette contrée. Voici quelques-uns des poètes et écrivains qui ont élu domicile et puisé leur inspiration dans cette vaste région romantique. Certains y ont campé l’intrigue de leurs romans.

Alentejo Blues, de Monica Ali, se déroule dans le village alentejan de Mamarrosa. L’œuvre relate la vie de ses habitants, entre autres celles d’un cafetier malheureux et d’un éleveur de porcs homosexuel. Ce roman est une plongée introspective dans la vie d’une petite agglomération rurale imaginaire de la région de l’Alentejo baignée de soleil. 

Flor Bela d’Alma da Conceição a été enterrée à Vila Viçosa, la ville qui l’a vue naître. Sous son nom de plume, Florbela Espanca, elle a exprimé ses passions et son féminisme dans sa poésie. Comme femme, elle a bousculé les conventions alors en usage en fréquentant la Faculté de droit de l’Université de Lisbonne et en se mariant trois fois. Elle est décédée le jour de son 36e anniversaire, laissant un héritage qui a changé à jamais le Portugal. Les sonnets d’Espanca, une femme avant-gardiste, scandaleuse pour son époque, sont résolument contemporains et audacieux.

Mon âme, de rêver de toi, erre perdue
Mes yeux deviennent aveugles de te voir!
Tu n’es même pas la raison pour laquelle je vis,
Car tu es déjà toute ma vie!
Je ne vois plus rien ainsi, déjà égarée…
Je passe par le monde, mon amour, tout en lisant le livre mystérieux de ton être
La même histoire si souvent relue!
Tout dans le monde est fragile, tout passe…
Quand on me dit cela, toute la grâce
D’une bouche divine parle en moi!
Et les yeux posés sur toi, je dis, prosternée :
Ah! Les mondes peuvent s’envoler, les astres mourir,
Car tu es comme Dieu : le commencement et la fin!


Né à Santiago do Cacém, Manuel da Fonseca a souvent relaté la vie difficile de ses compatriotes de l’Alentejo. Il a publié son roman Rosa dos Ventos en 1940. Ses œuvres ont été traduites dans plusieurs langues. L’une de ses créations littéraires a été transposée au cinéma. Écrivain prolifique et pionnier du néoréalisme, il a publié en 1984 son dernier ouvrage intitulé Obra poética.

L’écrivain José Valentim Fialho de Almeida, plus connu sous le nom de Fialho de Almeida, influencé par le symbolisme, est un représentant du décadentisme. Fervent républicain, il est décédé peu de temps après la chute de la monarchie.

Le poète et écrivain José Maria dos Reis Pereira, mieux connu sous le nom de plume de José Regio, a passé la majeure partie de sa vie dans la ville de Portalegre, dans l’Alentejo. Sa maison est devenue un musée. Voici son poème qui rend hommage à sa ville, Portalegre :

«À Portalegre, ville
du haut Alentejo, entourée
par les montagnes, les vents, les falaises, les oliviers et les chênes-lièges
Dans la maison où j’ai vécu, vieille,
pleine de mauvaises et de bonnes odeurs
Parmi les maisons qui ont une histoire,
Riche en souvenirs vagues, mais vivants et obsédants
celle des peuples anciens et la façade,
Emplie de soleil aux fenêtres
et d’obscurité dans les coins,
Pleine de peur et de paix,
de silences et d’étonnement.»




Les Lettres portugaises ont d’abord été traduites par Claude Barbin et publiées anonymement en France en 1669. Les lettres d’amour auraient été écrites par une religieuse franciscaine du 17e siècle, Mariana Alcoforado, qui vivait dans un couvent à Beja. Ses lettres étaient destinées à son amant français, Noël Bouton, marquis de Chamilly, venu au Portugal pour participer à la guerre de Restauration (guerre d’indépendance du Portugal contre l’Espagne, 1640-1668). La jeune religieuse aurait vu pour la première fois le jeune officier depuis sa fenêtre, aujourd’hui un monument local appelé la Janela de Mértola.

Garcia de Resende est né à Évora (1470-1536). Sa maison a été classée comme monument national. Ce grand poète aura passé sa vie au service de la cour portugaise, d’abord comme garçon de chambre du roi Jean II, puis comme secrétaire trésorier de l’imposante ambassade du roi Manuel Ier.

António Lobo de Almada Negreiros, né à Aljustrel, s’est illustré comme journaliste, écrivain, et essayiste. Grand voyageur, il était aussi un poète de renom.

Le Museu da Escrita do Sudoeste d’Almodôvar est consacré à la première forme d’écriture non déchiffrée de la péninsule ibérique datant de l’âge du fer. La collection permanente du musée compte une vingtaine d’artéfacts, dont une collection permanente de seize stèles découvertes dans le site archéologique d’Almodôvar.

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