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Chemins et lieux de culte de l’Alentejo

Au fil des millénaires, de nombreuses personnes ont été inspirées par la beauté de l’Alentejo, dont le paysage et la culture regorgent de lieux de culte.

La région compte de nombreux sites historiques liés aux étoiles et aux croyances religieuses, comme l’imposant Anta do Zambujeira (le dolmen de Zambujeiro), qu’on considère souvent comme une cathédrale néolithique puisqu’elle a été bâtie entre 4 000 et 3 000 avant notre ère. Le monument horizontal est constitué d’une seule chambre et d’un corridor rectangulaire. 

La forteresse de São Pedro de Terena date de 1262, mais l’église Santuário de Nossa Senhora da Boa Nova indique que sa valeur religieuse remonte à des temps anciens. Néanmoins, le sanctuaire fortifié d’Endovélico, aussi connu sous le nom de São Miguel da Mota, qui se situe à proximité est encore plus vieux et constitue un site archéologique dédié à la divinité préromaine Endovélico. Il a probablement été construit au Ier siècle de notre ère, pendant la période romaine, dans l’intention de remplacer un sanctuaire existant. L’occupation de ce lieu par l’être humain remonte en fait à bien avant la conquête romaine.

La Capela da Boa Nova, également connue sous le nom de Santuário de Nossa Senhora da Boa Nova, est un très ancien sanctuaire marial ayant possiblement suivi la christianisation des cultes païens voués au dieu Endovelico. Les références historiques à ce site remontent au XIIIe siècle.

L’ancienne mosquée de Mértola a été bâtie au cours de la seconde moitié du XIIe siècle et comportait plusieurs éléments récupérés de bâtiments romains. Ce lieu de culte est le dernier de son genre au Portugal et, à l’instar d’autres temples musulmans de la péninsule, a été converti en église après la Reconquête. Toutefois, les travaux de rénovation n’ont pas eu lieu avant 1532 et ont laissé la majeure partie de la bâtisse intacte.

Selon la légende, le fondateur du Portugal, Dom Afonso Henriques, a rêvé de la victoire la nuit précédant la bataille d’Ourique de 1139. Pendant son sommeil, un vieil homme lui a dit de quitter le camp armé seul une fois la nuit tombée. Dans la contrée sauvage, il a vu une lumière vive avant d’entendre la voix de Dieu, qui lui a intimé de ne pas avoir peur, car non seulement il remporterait une grande victoire sur le champ de bataille, mais il fonderait également une grande nation. Le jour suivant, Afonso Henriques menait son armée vers la victoire contre cinq princes maures et était déclaré roi par ses soldats. Dom Afonso Henriques a fait la promesse que son drapeau arborerait cinq boucliers dans une croix afin de remercier Dieu pour la victoire.

Selon les historiens, la bataille se serait probablement déroulée près de Castro Verde plutôt qu’à Ourique. À l’heure actuelle, la Royal Basilica honore la bataille d’Ourique à la fois par son art et son carrelage. On remarque d’abord la très grande ampleur de l’église conçue par João Antunes au XVIIIe siècle. Une fois à l’intérieur, on peut suivre l’histoire du miracle et de la bataille sur les grands carreaux posés au mur.

L’église de Nossa Senhora de Brotas tire ses origines d’un miracle ayant eu lieu dans la ville de Brotas au cours de la première moitié du XVe siècle. On dit qu’un berger a vu une vache tomber dans un ravin. Désespéré, il s’est mis à prier dans l’espoir d’obtenir de l’aide et a vu l’image de Notre-Dame de Brotas, qui a offert au pauvre homme de ressusciter la vache morte. Un sanctuaire unique a été bâti à la fin de XVe siècle, devenant rapidement un lieu de pèlerinage. L’intérieur de l’église est tapissé de rares panneaux d’azulejo datant des XVIe et XVIIIe siècles. La première église bâtie par les Portugais en Inde était également vouée à Nossa Senhora de Brotas.


Le sanctuaire de Nossa Senhora da Conceição, situé à Vila Viçosa, a joué un rôle déterminant dans l’indépendance du Portugal. Établi à l’intérieur des murs médiévaux de la ville, il n’était pas très éloigné du palace de la famille Bragança. L’église d’origine avait été fondée par Dom Numo Álvares Pereira après la victoire cruciale de l’armée portugaise lors de la bataille d’Aljubarrota de 1385 contre les Castillans. La statue de Notre-Dame avait été offerte par Dom Nuno Álvares Pereira, qui l’avait rapportée d’Angleterre.

Plus de 200 ans plus tard, en 1646, Dom João IV, le huitième duc de Bragança, s’est rendu à l’église de Notre-Dame-de-la-Conception à la veille d’une autre bataille pour l’indépendance. Il a demandé l’aide de Notre-Dame et a déclaré qu’elle serait faite sainte patronne du Portugal. Il souhaitait ainsi remercier celle à qui il avait prié en 1640 à la veille de la guerre d’indépendance du Portugal en affirmant que si elle l’aidait à atteindre la victoire, il lui remettrait sa couronne et le titre de sainte patronne de la nation. Tous les rois qui lui ont succédé ont rendu hommage à la sainte et en 1982, le pape Jean-Paul II a visité le sanctuaire à l’occasion de sa première visite au Portugal.

Revenons à Dom Nuno Álvares Pereira, également connu sous le nom de Saint Connétable. Ce chevalier portugais du XIVe siècle a joué un rôle essentiel dans la crise s’étant déroulée de 1383 à 1385, au cours de laquelle le Portugal a défendu son indépendance envers la Castille. Considéré comme l’un des plus grands esprits militaires du Portugal, il a remporté chaque bataille qu’il a menée malgré une armée considérablement plus petite que celle de l’ennemi. Nuno Álvares Pereira était chargé de défendre la frontière de l’Alentejo depuis son quartier général d’Estremoz. Lors de la bataille d’Atoleiros en 1384, il a mené ses hommes de troupe vers une victoire éclatante contre des forces espagnoles bien plus importantes. Avant le début des affrontements, il s’est rendu aux minuscules chapelles de Glória Estremoz pour prier.  Canonisé en 2009, Saint Nuno Álvares Pereira est le patron de l’infanterie portugaise.

Le nom Santiago, ou Saint-Jacques, est courant dans l’Alentejo. Cet usage répandu vient de l’Ordre de Santiago, qui a été un acteur important de la reconquête d’une grande portion des terres situées au sud du Tage et qui a laissé sur son passage forts et châteaux. Saint-Jacques, ou Santiago, était l’un des douze apôtres du Christ.

Aujourd’hui, les Caminhos de Santiago parcourent des paysages uniques pour cheminer vers le grand sanctuaire de Santiago situé plus au nord, à Compostelle. La route est jonchée de traditions et de villes. Les Caminhos de Santiago qui traversent le Portugal du sud vers le nord sont empruntés par des pèlerins depuis des siècles. Ils constituent un voyaged’exploration pour des gens de tous les horizons, et un vaste réseau est en place pour soutenir les randonneurs.

La destination est la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, qu’on suppose être la tombe de l’apôtre Jacques. Le culte de Santiago a pris de l’importance au Moyen-Âge, alors que des pèlerinages partaient des quatre coins de l’Europe.

Voyager sur les Caminhos revient à explorer les terres, les villes ainsi que la cuisine, les peuples et les coutumes. 
  


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