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L’observation des étoiles dans l’Alentejo

La lumière brille toujours dans l’Alentejo. Même la nuit tombée. Si le crépuscule assombrit le ciel, il allume les étoiles qui scintillent et brillent extraordinairement dans le firmament. 
 
C’est ce contraste entre le sombre du ciel nocturne et la lueur éclatante des étoiles, des planètes et des galaxies qui s’y trouvent qui fait d’Alentejo un endroit sur terre unique et magique. Théâtre de l’urbanisation croissante, le Portugal compte encore quelques derniers bastions résistants à la pollution lumineuse : les contrées rurales reculées du Portugal méridional. Et il y a des gens qui se battent pour préserver ces endroits. 
 
L’Alentejo constitue une destination prisée par les astronomes en herbe. C’est pourquoi Apolónia Rodrigues s’est donné comme mission de faire reconnaître le lac Alqueva, à la limite sud-est de la commune d’Évora, comme une réserve de ciel étoilé en 2007. 
 
Créé par l’International Dark Sky Association, le programme international de conservation des réserves de ciel étoilé «reconnaît et encourage les engagements visant à préserver le ciel nocturne.» Il peut s’agir de réserves qui mettent l’accent sur la conservation ou de destinations touristiques qui favorisent le tourisme astrologique et l’éducation. 



 
En outre, l’UNESCO et l’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies ont créé, en 2007, la fondation Starlight qui certifie les sites qui préservent le ciel nocturne de la pollution lumineuse et proposent un tourisme astronomique. Dark Sky Alqueva a été la première destination touristique du Portugal à obtenir cette certification.
 
Originaire de l’Alentejo, spécialiste de longue date du tourisme durable et aujourd’hui présidente de la subdivision portugaise de l’association Dark Sky, Apolónia Rodrigues convoitait l’obtention de la certification par Alqueva. «Je travaille en tenant compte des tendances futures du tourisme», précise-t-elle. «Ce que je percevais, c’était le besoin d’un plus grand contact avec la nature, d’être à l’abri du stress urbain.» Mais parallèlement, «personne ne s’occupait du ciel nocturne.» 
 
Entre-temps, plusieurs destinations en Afrique et en Nouvelle-Zélande se sont lancées dans l’astrotourisme. «Je sais que nous avons un ciel magnifique», ajoute-t-elle. «Nous avons un grand ciel. Nous avons chacun, chacune nos stratégies pour travailler avec les petites, les micro- et nano-entreprises. Nous avons le réseau dont nous avons besoin pour créer quelque chose d’intéressant et de différent au niveau international. Et j’ai vu que le ciel était notre meilleure ressource pour profiter des tendances à long terme.»
 
La réserve «Dark Sky» d’Alqueva a pour mission de protéger le ciel étoilé. Mais sa portée est plus large. La qualité du ciel d’Alqueva permet de diversifier les offres touristiques. Les personnes peuvent y observer le firmament et découvrir les étoiles et les constellations en compagnie de guides astronomes. Diverses activités inattendues, comme le kayak et la randonnée nocturne ainsi que des dégustations à l’aveugle de vins de la région d’Alentejo sont proposées. Plusieurs hôtels de la région adaptent leurs horaires pour servir le déjeuner et le dîner plus tard pour permettre aux astrotouristes de profiter de leur passion au maximum.
 
Astronome à la réserve Dark Sky Alqueva, Nuno Pereira Santos anime des séances d’observation des étoiles au centre d’Alqueva et à l’hôtel voisin, São Lourenço do Barrocal. «Mon travail consiste à vulgariser les concepts scientifiques», explique-t-il. Dans ses présentations d’une heure sur le ciel nocturne, il explique comment trouver l’étoile du Nord, indique les constellations et montre les amas d’étoiles, les nébuleuses et les galaxies, y compris la Voie lactée, lorsque les conditions atmosphériques sont favorables. 
 





« Je me rends compte que la plupart des personnes ne sont pas familières avec l’univers de l’astronomie. », précise-t-il. « En général, les gens apprécient beaucoup l’expérience. Il fait très sombre. Les visiteurs ont le sentiment d’être plus près des étoiles que d’habitude. »
 
Si les télescopes de l’hôtel São Lourenço do Barrocal ne sont pas aussi grands ou puissants qu’au centre d’accueil principal, l’expérience est tout aussi magique. « La propriété compte un endroit particulièrement sombre », ajoute Santos. C’est une structure circulaire historique, semblable à une arène, où les propriétaires ont entreposé des ruches il y a quelques siècles, lorsque la propriété était une ferme bourdonnante d’activité.
 
L’hôtel prépare un petit pique-nique, des chaises, des couvertures et bien sûr le télescope. Tout est très confortable, mais ce n’est rien en comparaison à l’histoire de la structure et du spectacle qui se déroule sur la voûte céleste. « Son architecture suscite un sentiment très particulier », renchérit Santos. « Par une nuit sans lune, vous pouvez voir la Voie lactée et quelques autres galaxies. Les étoiles sont tout au-dessus de leur tête; ce n’est pas seulement quelque chose aperçu dans une revue ou sur Internet. » 
 
 
* Aventurière dans l’âme, Ann Abel est une rédactrice pigiste spécialisée dans les voyages de luxe. Elle porte un tatouage Bora-Bora, elle a piloté de petits avions sur trois continents et, fait inusité, elle a été mordue par une massothérapeute. Ancienne rédactrice en chef de Luxury SpaFinder et de ForbesLife, elle collabore régulièrement avec Forbes.com. Elle a écrit pour Departures, Afar, Robb Report, Islands, Brides et d’autres magazines et sites Web. Lorsqu’elle ne voyage pas, elle s’applique à apprendre le trapèze volant.

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