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L’Alentejo ne figure sur votre liste de souhaits? vous ratez vraiment quelque chose!

Depuis des mois, je lis des articles publiés sur les forums Facebook qui traitent d’un déménagement ou d’un voyage au Portugal. Le peuple nord-américain n’est pas le seul à lorgner le Portugal. Il semble qu’un nombre croissant de personnes souhaitent séjourner dans ce pays de la péninsule ibérique, voire y couler une retraite paisible. Parmi les nombreux facteurs qui motivent cet enthousiasme, mentionnons la tranquillité, le mode de vie décontracté, l’excellence et l’accessibilité des soins de santé et le coût de la vie abordable.

Ce qui me frappe, c’est ce que la majorité des gens ratent le meilleur du Portugal.  Nombre de personnes jettent leur dévolu sur Lisbonne, l’Algarve, Porto et la Côte d’argent. Il va sans dire que ce sont tous de magnifiques endroits. Or, c’est comme si la carte du Portugal comportait un trou entre Lisbonne et Faro. Comme c’est dommage!

En tant que luso-américain, j’ai séjourné à maintes reprises au Portugal depuis la fin des années 1970. Ma famille est originaire de la région de Coimbra. J’ai eu la chance de voyager dans tout le pays et de l’explorer à ma guise.

J’en aime tous les recoins, mais il y a un endroit qui me tient tout particulièrement à cœur. C’est l’Alentejo, une région qui m’apparaît un pays en soi tant elle diffère du reste du Portugal. Parlons d’abord du paysage : des plaines vallonnées, des forêts de chêne-liège, un ciel résolument bleu à perte de vue.  

Puis, il y a le peuple — honnête, amical, gentil, accueillant — avec ses intonations chantantes.

Et, bien sûr, les lieux : les villes fortifiées, les fermes bleu et blanc perchées au sommet des collines, les ruines intemporelles remontant à l’aube de l’histoire de l’humanité et les vestiges romains et mauresques.


Enfin, la nourriture et le vin (n’oublions pas les fromages et le pain) y sont à l’honneur. La cuisine, savoureuse, fraîche, créative, souvent parfumée à la coriandre, rend hommage à son terroir.  

Je suis tombé amoureux de l’Alentejo, cette région que j’aime toujours sincèrement pour tout ce qu’elle est et… tout ce qu’elle n’est pas.

J’aimerais garder pour moi un conseil d’ami. Ce qui m’incite à faire le contraire, c’est le souvenir des cartes des années 1980 intitulées « Le monde vu par un New-Yorkais ». Donc, sans vous faire languir davantage, laissez-moi vous dire ceci : si vous ratez l’Alentejo, vous ratez le meilleur du Portugal. Occupant environ un tiers du territoire portugais, l’Alentejo offre tout ou presque tout ce que les voyageurs ou les personnes songeant à déménager dans un autre pays recherchent.

En grande partie rurale et peu peuplée, l’Alentejo compte un grand nombre de petits hôtels et de villas à louer. On peut visiter cette région ou s’y installer à un coût très abordable. Puis, on peut y vivre une variété d’expériences. Les attraits ne manquent pas! La longe bande littorale de l’Alentejo bien conservée où se succèdent les plages sous forme de grandes étendues de sable à perte de vue, les dunes, la Côte vicentine, sauvage, avec ses plages de sable fin, ses délicieux fruits de mer, son offre de belles randonnées et de sports nautiques variés.

Le nord-ouest de la région du Ribatejo, le pays des chevaux lusitaniens, des vastes fermes, des champs verdoyants, propose quelques excellents vins et des pains savoureux. Il y a beaucoup de petites villes agricoles sises en bordure de rivières.

Le nord-est de l’Alentejo, près de la chaîne de montagnes de la Serra de São Mamede, foisonne d’endroits à explorer. Des villes fortifiées comme Marvão, des villes lumineuses comme Portalegre, et des villes fromagères comme Nisa.


Les plaines vallonnées s’étirant entre Evora et le Tage sont parsemées de fermes d’élevage de chevaux et de bourgs animés (Ponte de Sor, Aviz). Le long de la ligne du Tage, jusqu’à la frontière espagnole, se dressent sur des collines plusieurs châteaux impressionnants qui défendaient jadis ce point stratégique. 

Puis, mentionnons A Raia (la « bande » en portugais) qui délimite la frontière entre l’est de l’Alentejo et l’Espagne. Dans cette zone frontalière émaillée de nombreux forts, de châteaux, de palais, de vignobles, de lacs, de forêts de chênes lièges poussent des oliviers dont les fruits sont parmi les meilleurs au monde.

La région d’Évora regorge de sites antiques, de petites villes historiques, de vignobles et de villages animés où l’on trouve des poteries. 

Enfin, la région de Beja est bordée par le district d’Évora au nord, par l’Espagne à l’est, par l’Algarve au sud et par l’Atlantique à l’ouest. Son paysage est dominé par les forêts de chênes-lièges et les champs de tournesols. Plusieurs villes animées, riches en histoire, se trouvent dans cette région.

L’Alentejo n’est pas cet endroit dont on fait le tour en 2 à 3 jours. Il faut séjourner au moins une semaine, voire une vie entière pour l’apprécier. Cette région dispose d’un très bon réseau routier et de lignes ferroviaires modernes, de bonnes voies cyclables, des sentiers de randonnée, de nombreux lacs pour la baignade et des certaines de plages donnant sur l’Atlantique parmi les plus intactes d’Europe. 

Cette région qu’on pourrait surnommer « le secret le mieux gardé du Portugal » vaut le détour. Si vous n’y allez pas, vous manquerez vraiment quelque chose de très spécial.

* Jayme H. Simões est un blogueur de tourisme au Portugal. S’il a grandi à Chicago, il connaît à fond le Portugal pour y avoir passé ses étés à l’explorer avec sa famille.


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